La science-fiction multiplie les gros succès de librairie et s’est fait une place chez les ados. Elle est en revanche moins connue et appréciée des amoureux de la littérature.
Tentons une courte définition de la S-F : elle met en scène, dans des espaces-temps variables (Terre du futur proche ou lointain, galaxie(s), …) des faits imaginaires en partie non compatibles avec la science, mais dépendants de celle-ci et de découvertes récentes.
Dès le IIe siècle déjà !
Mais qui a inventé le genre ? La réponse risque de vous surprendre (et vos profs aussi !) : c’est Lucien de Samosate qui, le premier, à la fin du II
e siècle, imagine une conquête de l’espace à l’occasion de laquelle on découvre sur la Lune un peuple plus avancé que les Terriens !
Il faut ensuite attendre le XVII
e siècle et notamment Cyrano de Bergerac et ses histoires comiques des Etats et Empires de la Lune puis du Soleil, pour voyager à nouveau dans l’espace. Voltaire fait quant à lui venir des extraterrestres en provenance de Saturne et Sirius, avec
Micromégas (1752).
Comme quoi, la S-F est, dès ses débuts, une littérature cultivée par les grands esprits…
À la fin du XIX
e, la S-F accroît sa popularité avec H.G. Wells (
La machine à explorer le temps, La guerre des mondes,…) et bien sûr Jules Verne (
De la Terre à la Lune, …).
Un terme inventé en… 1851
Au début du XX
e, le genre se cherche un nom : on parle de « roman scientifique » et de « scientifiction » : mais c’est en 1929 que le terme définitif de « science fiction » est adopté. Il est emprunté à un certain William Wilson, qui l’a utilisé pour la première fois en… 1851 !
La France est la patrie de la S-F pendant la deuxième moitié du XIX
e à 1940. Pourtant, c’est aux Etats-Unis que le mouvement devient véritablement populaire. La S-F n’est alors qu’une littérature de magazine, mais elle accède pleinement au livre dans les années 40.
Un reflet des angoisses du moment
Contrairement à une idée reçue, la S-F n’est pas qu’un récit distrayant qui projette le lecteur dans des mondes imaginaires, mais elle reflète bien souvent les préoccupations d’une époque :
Micromégas (Voltaire) est ainsi un prétexte à dresser le tableau d’un monde déraisonnable. Les
Chroniques martiennes (Ray Bradbury) font réfléchir sur le rapport à l’autre.
Plus globalement, la S-F se fait l’écho des angoisses ou des espérances de son temps : ainsi Huxley et Orwell qui annonçaient les sociétés totalitaires dans les célèbres romans
Le meilleur des mondes (1932) et
1984 (1949).
Aujourd’hui, ce sont risques technologiques et environnementaux qui stimulent l’imagination des auteurs. Espérons qu’ils seront moins prophétiques que Jules Verne…
F.C